Faire du stop au Pérou (et en Amérique latine): conseils, expériences et sécurité pour voyager en pouce

Auto-stop au Pérou et en Amérique latine: témoignage, itinéraires et guide pour voyager seule

Faire du stop au Pérou intrigue autant que ça fascine, surtout lorsqu’on voyage seule. Pour mieux comprendre la réalité de la route, j’ai rencontré Florence Renault, une voyageuse française qui a entrepris un tour du monde exclusivement en auto-stop et en bateau-stop.

Sa vidéo de présentation — « Je m’appelle Florence, j’ai 27 ans et je suis caméraman. Je pars voyager autour du monde en stop » — a marqué le début d’une aventure au long cours.

Après avoir traversé de nombreux pays, elle a passé plusieurs mois au Pérou, un territoire où faire du pouce peut être exigeant, surprenant et riche en rencontres.

Elle partage ici son expérience et ses conseils pour voyager en stop au Pérou en tant que femme.

Pourquoi vouloir voyager autour du monde en stop?

Je rêvais de faire le tour du monde depuis que je suis ado, alors à 27 ans, je me suis dit qu’il était grand temps que je saute le pas.

J’avais souvent voyagé en auto-stop en Europe, j’adore ce moyen de voyager car ça permet de rencontrer les locaux, de découvrir leurs préoccupations et leur quotidien, d’apprendre de nouvelles langues, de découvrir les paysages et les édifices avec les commentaires du chauffeur qui s’improvise alors guide.

Les gens sont vrais en auto-stop, ils se confient, donnent leurs avis, ils n’ont pas peur du jugement car ils savent que la rencontre est éphémère. Quoique parfois prolongée… les conducteurs m’invitent souvent à manger ou à dormir dans leur famille.

Autres avantages de l’auto-stop : c’est écologique et économique.

Mon projet étant de réaliser le tour du monde en plusieurs années, je dois voyager avec un petit budget. Je n’avais aucun ami qui avait ce même souhait d’adopter un style de vie nomade sur du long terme, alors je suis partie seule.

Mais depuis mon départ, j’ai voyagé accompagné la plupart du temps : avec des amis venus de France ou des personnes rencontrées au cours de mon voyage.

Avais-tu déjà voyagé en stop auparavant?

Je voyageais parfois en auto-stop pour des trajets de quelques heures ou d’une journée: en France, en Allemagne ou en Belgique.

En septembre 2011, j’ai réalisé mon premier voyage exclusivement en auto-stop d’Orléans à Istanbul. J’ai parcouru tous les pays d’ex-Yougoslavie sur le pouce en un mois.

Et ce qui est ironique dans l’histoire, c’est qu’à mon retour, je me suis promis de ne jamais faire le tour du monde en auto-stop en solo! J’avais trouvé la solitude trop pesante parfois. En fait, le souci c’est que je ne restais pas plus d’une ou deux nuits à chaque endroit, je n’avais pas le temps de lier des amitiés, de suivre les plans des gens et d’accepter les invitations.

Dans ce tour du monde, je sens rarement de la solitude car je suis flexible sur mon programme et je mets la priorité sur mes rencontres.

Dans quels pays as-tu voyagé en stop?

J’ai voyagé sur le pouce en France, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Slovénie, en Croatie, en Bosnie, en Serbie, au Kosovo, en Macédoine, en Grèce, en Turquie.

Depuis le début de mon tour du monde, j’ai pratiqué l’auto-stop dans 17 nouveaux pays: au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Paraguay, en Bolivie, au Chili, au Pérou, en Équateur, en Colombie, au Panama, au Costa Rica, au Nicaragua, au Honduras, au Salvador, au Guatemala, aux États-Unis et au Canada.

Faire du stop au Pérou : t’es-tu déjà sentie en danger ?

Voyager en auto-stop n’est pas dangereux en soi. Il faut être prudent, prendre son temps, y aller au feeling, oser refuser de monter ou oser demander de descendre.

Mais en voiture, une certaine proximité, confiance et sympathie se crée. En cinq minutes, le conducteur n’est déjà plus un inconnu.

Pour moi, le réel danger est de me faire voler ou agresser dans la rue par quelqu’un que je ne connais pas. Mais cela peut arriver dans n’importe quel pays.

J’ai rencontré pas mal de gens « bizarres », je me suis parfois sentie mal à l’aise, mais pas en danger de mort.

De temps en temps, on me fait des avances sexuelles. Au début, c’était gênant car je ne savais pas comment réagir. Aujourd’hui, ça m’agace mais ça ne me choque plus.

Je sors ma réponse tout faite, pleine d’assurance, si bien que je retourne la situation et c’est le conducteur qui se sent gêné.

Quel a été ton itinéraire au Pérou?

J’ai traversé le Pérou trois fois ! La première fois, j’arrivais de Bolivie avec un ami. Nous avons traversé la frontière au bord du Lac Titicaca. Puis nous sommes allés à Puno et dans la région de Cusco.

De là, j’ai repris la route seule vers Lima où j’étais hébergée chez une amie française. Puis je suis remontée vers le nord en longeant la côte Pacifique. J’ai visité Trujillo puis je me suis dépêchée d’aller en Équateur où ma sœur venait me retrouver pour un mois.

Les deux autres fois où j’ai traversé le Pérou, c’était « juste » un trajet express de 3-4 jours du nord au sud, puis du sud au nord, avec bien sûr une petite visite à ma copine de Lima.

Faire du pouce en tant que femme a-t-il limité tes choix de destinations ou d’activités?

Absolument pas. Des hommes le font.

Je ne vois pas pourquoi en tant que femme je devrais me mettre des limites !

Avantages et inconvénients du solo féminin

Alors le fait d’être une femme blanche et blonde permet d’attirer davantage la confiance des conducteurs qui me prennent en stop.

Ils savent que je suis occidentale, donc « riche » et que je ne vais pas les voler ou les agresser. Mais si j’avais été un homme blanc et blond, ça aurait aussi fonctionné, je pense.

Voyager en tant que femme peut être à double tranchant au Pérou.

Des hommes vont m’aider car ils se veulent ultra-protecteurs. D’autres vont être ultra-lourds et je dois réussir à m’en débarrasser.

D’autres encore ne s’arrêtent pas sur la route car ils pensent qu’une fille blanche blonde seule au bord de la route c’est vraiment trop anormal et que je dois donc être un « piège » (une voleuse ou une trafiquante de drogues).

Quelles précautions  prendre pour faire du stop au Pérou en tant que femme?

Personnellement, je m’habille toujours en pantalon, t-shirt à manche courte et chaussures fermées. Je veux qu’on m’identifie comme une voyageuse et non comme une prostituée.

Je garde toujours mon petit sac avec mes affaires de valeur sur moi.

Je prends le temps de dire qui je suis, où je veux aller, je demande où va la personne et où elle peut me déposer. En quelques secondes, je me fais une idée de la personne.

Si j’ai un bon feeling, je monte.

J’essaie au maximum d’aller dans les stations essences pour demander directement aux gens s’ils peuvent m’emmener. C’est aussi une façon pour moi de les sélectionner.

Quelles sont les ressources utiles pour préparer un voyage en stop

Je consulte souvent Hitchwiki, c’est un site qui répertorie les villes du monde entier et les endroits stratégiques pour en sortir en auto-stop.

Que dirais-tu à quelqu’un qui hésite à faire du pouce au Pérou?

Au Pérou, le concept d’auto-stop gratuit n’existe pas. Si tu souhaites voyager gratuitement, tu dois bien le préciser au début (et probablement le conducteur refusera de t’emmener). Souvent il ne demande pas grand chose, mais avoir un échange monétaire change le rapport à l’autre. Tu deviens un client et non plus un curieux voyageur.

Si tu hésites à faire du stop, vas-y avec un ami, tu te sentiras plus à l’aise ou en sécurité. Et surtout pense à toutes les belles rencontres que tu vas rater si tu ne lèves pas ton pouce.

Pour suivre les aventures de Florence :

• Facebook https://www.facebook.com/lemondesurlepouce/
• Site web http://lemondesurlepouce.wix.com/stop

Mon avis d’experte sur faire du stop au Pérou

Est-ce dangereux de faire du stop au Pérou ?

Faire du stop au Pérou peut sembler intimidant, mais ce n’est pas forcément dangereux si l’on choisit bien ses trajets. Les risques viennent surtout des longues distances, du relief andin et des zones peu fréquentées, plus que d’un danger lié aux conducteurs. Florence le rappelle : elle n’a jamais vécu de situation réellement menaçante.

En pratique, le stop fonctionne mieux autour des grandes villes et sur les axes principaux, comme la côte nord (Trujillo, Chiclayo, Piura, Máncora), la route Arequipa–Puno ou certains tronçons autour de Cusco.

Ce sont des zones où il y a davantage de trafic, plus de familles et de camionneurs, et où les trajets sont plus prévisibles.

À l’inverse, il vaut mieux éviter les endroits très isolés : routes andines secondaires, zones minières, villages reculés entre deux cols ou trajets de nuit entre petites localités. Non pas parce qu’ils sont dangereux en soi, mais parce qu’il peut y avoir très peu de circulation, ce qui complique l’attente et réduit les options en cas d’imprévu.

Comme l’auto-stop n’est pas une pratique courante au Pérou, certains conducteurs s’attendent à être payés. Une fois le malentendu clarifié, les rencontres sont généralement bienveillantes.

Conseils pratiques pour faire du stop au Pérou

Pour voyager en stop au Pérou en toute sécurité, il est essentiel d’adopter quelques réflexes simples: ils permettent de mieux gérer les trajets, de rester visible et de réduire les imprévus sur les routes andines ou côtières.

Commencez par partager votre localisation avec un proche (important!): votre position du jour, vos plans pour le lendemain et les routes que vous pensez emprunter. Ils doivent savoir où vous êtes et où vous allez.

Évitez les routes où il y a peu de trafic, surtout dans les Andes ou entre de petites localités. Le risque n’est pas la sécurité, mais l’attente interminable et le manque d’alternatives en cas de changement de plan.

Avant de monter dans un véhicule, demandez toujours la destination exacte du conducteur. Cela évite les malentendus, surtout dans les zones où plusieurs embranchements mènent à différentes vallées.

Gardez aussi votre sac principal avec vous, ou du moins à portée de main, et évitez de le laisser dans une boîte arrière fermée. C’est un conseil simple, mais très utile lorsqu’on voyage seule ou sur de longues distances.

Ces quelques réflexes rendent le stop au Pérou plus fluide, plus prévisible et surtout plus agréable, tout en respectant le fonctionnement local des routes péruviennes.

Comparatif: faire du stop au Pérou vs le reste de l’Amérique latine

Le stop en Amérique latine varie énormément d’un pays à l’autre, et le Pérou se situe quelque part au milieu : ce n’est ni le plus simple, ni le plus compliqué.

Le pays se distingue par sa grande diversité de routes, la présence des Andes, des altitudes élevées et des zones où la circulation peut être irrégulière. Le stop y est possible, mais demande plus de préparation que dans certains pays voisins.

Au Chili, l’auto-stop est souvent considéré comme l’un des plus faciles du continent : les conducteurs sont habitués aux voyageurs et les grands axes sont très fluides.

En Argentine, il existe une véritable culture du stop, avec beaucoup de personnes prêtes à prendre des auto-stoppeurs sur de longues distances.

En Colombie, les routes sont plus lentes et sinueuses, mais les gens sont généralement très généreux, ce qui compense largement les temps d’attente.

En Bolivie, le stop peut fonctionner, mais il faut s’armer de patience, surtout dans les zones rurales où la circulation est très faible.

À l’échelle du continent, le Pérou reste donc un pays où le stop fonctionne, mais où les distances, le relief et le trafic influencent beaucoup l’expérience.

Ce n’est pas forcément la meilleure destination pour un tout premier voyage en auto-stop, mais cela reste une option pour les voyageurs qui ont déjà un peu d’expérience.

Questions fréquentes sur le stop au Pérou

Faire du stop au Pérou est-il légal ?

Oui, l’auto-stop n’est pas interdit au Pérou, même si ce n’est pas une pratique très courante.

Certains conducteurs peuvent penser qu’il s’agit d’un service payant, il est donc important de clarifier dès le départ si vous proposez une participation aux frais ou non.

Peut-on faire du stop en Amazonie ?

Techniquement, c’est possible sur certaines routes, mais le trafic est souvent très limité, avec peu de véhicules et beaucoup de tronçons isolés.

Personnellement, je recommande d’éviter de faire du stop en Amazonie: non pas parce que la région est dangereuse à visiter, mais parce que ce n’est pas pratique ni fiable pour se déplacer.

Mieux vaut utiliser les bateaux locaux, les bus ou les transports organisés pour explorer cette partie du pays.

Est-ce que c’est plus difficile pour une femme?

Ce n’est pas forcément plus dangereux, mais cela demande plus de prudence dans le choix des trajets et des horaires.

Je recommande vraiment d’éviter de faire du stop la nuit, même sur les axes principaux, de privilégier les routes fréquentées et de refuser un trajet si quelque chose ne vous inspire pas confiance. L’instinct reste un très bon allié.

Peut-on faire du stop pour aller à Machu Picchu ?

Il est possible de faire du stop le long de la route (Cusco-Santa Maria-Santa Teresa) qui mène vers la centrale hydroélectrique, Hidroelectrica, puis de continuer à pied jusqu’à Aguas Calientes.

C’est une route très touristique, donc ce n’est pas particulièrement dangereux, mais il peut être difficile de convaincre les conducteurs de vous prendre gratuitement, car beaucoup de gens proposent ce trajet comme un service payant pour les voyageurs.

Il y a l’option des colectivos qui n’est pas chère, personnellement, c’est une bonne option!

Phrases utiles en espagnol pour faire du stop au Pérou

Quelques phrases simples en espagnol peuvent vraiment changer l’expérience du stop au Pérou. Elles permettent d’éviter les malentendus, notamment autour de la question du paiement, et montrent que vous faites un effort pour communiquer.

• ¿Va hacia…? – Vous allez vers… ?
• ¿Podría llevarme un poco más adelante? – Pourriez-vous m’emmener un peu plus loin ?
• ¿Es gratis, verdad? – C’est gratuit, n’est-ce pas ?
• Solo necesito un tramo corto. – J’ai juste besoin d’un petit trajet.
• ¿Dónde se desvía? – Où est-ce que vous tournez ?
• ¿Puedo subir con mi mochila? – Je peux monter avec mon sac ?
• ¿Cuánto falta para…? – Il reste combien jusqu’à… ?
• Gracias por detenerse. – Merci de vous être arrêté.
• Prefiero bajarme aquí. – Je préfère descendre ici.
• ¿Hay mucho tráfico por esta ruta? – Il y a beaucoup de circulation sur cette route ?

Ces phrases simples permettent de mieux gérer les trajets, de clarifier vos intentions et de rendre les échanges plus fluides avec les conducteurs péruviens.

Prendre une assurance-voyage

Comme vous le savez, il est extrêmement important de s’assurer avant de partir en voyage. A l’étranger, un petit problème peut très vite se transformer en une grosse galère, avec des conséquences irréversibles en terme de santé et/ou d’argent!

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