S’installer au Mexique: une Française en Basse-Californie

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Le retour d’expérience d’Amélie à La Paz

C’était un matin pluvieux à La Paz en Basse-Californie et je m’étais réfugiée au Big Sur Coffee en espérant que l’averse se calme.

Après avoir bu un americano avec un nuage de lait, je décidais de sortir la tête par la porte en espérant voir un rayon de soleil à l’horizon.

C’est alors qu’un petit feuillet attira mon attention : « Street Art Walk  – French, English, Spanish » avec une certaine Amélie comme contact. Amélie? Si une francophone organisait des tours de street art à La Paz, je voulais connaître son histoire! La voici.

Avec une maîtrise d’ethnologie de l’Université Aix-en-Provence et un diplôme de journalisme scientifique de l’École supérieure de Journalisme de Lille en poche, cette Française dorigine bretonne est d’abord arrivée au Mexique avec son mari en 2007. En bateau, ils ont tranquillement longé la côte Pacifique du pays jusqu’en 2011.

De retour depuis 2015 dans la région, elle travaille aujourd’hui en journalisme et en tourisme, alors qu’elle continue à collaborer occasionnellement pour la presse papier en France et à La Paz, et organise des tours des murales.

Qu’est-ce qui t’as d’abord amenée au Mexique?

L’aventure.

Mon mari avait un voilier à Los Angeles. On s’est marié à Las Vegas et on a largué les amarres. Étant plutôt du genre à aller avec le vent et le courant, nous avons naturellement suivis la côte vers le Sud.

Pourquoi as-tu décidé de t’installer à La Paz?

J’avais le souvenir lors de mon premier passage en bateau en 2009, d’une ville tranquille, à peine touristique, des eaux calmes et des fonds turquoises transparents. Avec mon mari, nous nous étions toujours dit que ce serait l’endroit idéal pour habiter si nous devions retourner aux alentours des Etats-Unis, sans devoir passer la frontière.

Lorsqu’est venu le temps de renflouer nos cagnottes (la naissance de nos 2 enfants nous ayant donné de nouvelles responsabilités, haha), La Paz est revenu à l’horizon de nos discussions. L’endroit nous a semblé parfait pour élever nos enfants, beaucoup d’espaces naturels, l’opportunité d’apprendre une troisième langue et une vie en eau chaude !

Pour la première fois depuis des années, nous avons mis le pied à terre et notre bateau hors-de l’eau pour complète restauration. Ce fut l’occasion d’être davantage connectée avec les gens de La Paz.

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Le voilier d’Amélie et son mari

Comment en es-tu arrivé à monter ce projet ?

En 2017 est venu à La Paz le Colectivo Tomate, un collectif d’artistes originaires de Puebla, dont l’objectif était de convaincre les Mexicains qu’il était possible de se réapproprier les espaces publics et même de les repeindre à leur image.

Sponsorisé par Comex, une marque de peinture mexicaine, est ainsi né le projet Ciudad Mural dont le dispositif est maintenant bien rodé. Il commence par un appel à candidatures lancé aux 4 coins de la République, puis un petit lot de 20 à 30 artistes sont sélectionnés et envoyés dans la ville d’accueil. Sur place, les artistes sont reçus par les habitants, les associations locales et ils ont une semaine pour se connaître, rencontrer les figures clefs de la ville, comprendre ce qui rend cette ville si unique. La semaine écoulée, c’est à leur tour de rendre l’appareil avec des croquis dépeignant les aspects culturels qui les ont le plus inspirés. Reste à les peindre, ce qui n’est possible qu’avec l’aide de la communauté, qui devient les petites mains de ces œuvres gigantesques.

C’est ainsi qu’en mars 2017 le centre de La Paz fut embelli de 27 nouvelles peintures murales, redonnant une âme à ce centre ville qui concentre beaucoup de bâtiments abandonnés.

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Fascinée de mon côté par l’histoire de la région, j’avais déjà depuis 2007 commencé à collecter des informations sur les pêcheurs, les premiers Indiens, les peintures rupestres, la mythologie, … matière à laquelle beaucoup des peintures murales faisaient écho. Je me suis dit alors pourquoi ne pas combiner les deux et utiliser les peintures pour raconter ces histoires. Je me suis mise à interviewer les artistes, les associations qui avaient accueillies le Colectivo Tomate à La Paz de sorte à pouvoir transmettre aussi leur vision des choses et je me suis lancée.

À ma grande surprise, mes premiers clients furent locaux. Moi qui doutais de ma légitimité à raconter leur histoire, eux, pas du tout. Commença alors une aventure fascinante, où à chaque visite, les habitants de la Paz me troquaient leurs histoires pour les miennes. Réaliser que les muraux fonctionnaient comme de parfaits miroirs culturels fut pour moi une révélation.

Du fait de mon formation d’ethnologie, j’ai longtemps pensé que la seule manière d’accéder à l’identité était de s’attacher à l’exactitude des mots des personnes en question, que l’absence de filtre était clef dans ce processus. Suite à cette expérience, j’ai commencé à avoir des doutes. Via le filtre de l’art, j’avais soudain l’impression de pouvoir accéder à une matière plus grande, plus authentique car vivante.

Mon tour permettait de définir un espace où l’identité s’interprète et se redéfinit sans cesse.

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Amélie durant le tour des murales à La Paz en Basse Califonie

Que propose Bajatin ?

Bajatin est tout jeune. Sa mission est de créer des activités qui permettent de lier nature et culture.

Le tour de street art est son 1er projet et il n’est pas encore terminé. Je souhaite créer différentes routes, des supports de communication qui servent les intérêts des artistes, comme des cartes porte-folios, des livres.

Mon 2e projet sera lié à l’astronomie car après des années sous les étoiles il est temps de percer le mystère cette incroyable voie lactée. De plus, la Baja California avec ses kilomètres de désert et son ciel rarement nuageux est un lieu unique pour l’observation des étoiles. Sur la plage, armés de télescope, ce sera l’occasion de pouvoir coupler les mythes indiens associés aux phénomènes astronomiques locaux, mais aussi raconter l’incroyable épopée de cet astronome français Jean-Baptiste Chappe d’Auteroche, qui en 1769 vint de France jusqu’en Basse-Californie pour observer le fameux transit de Venus sous le disque du soleil. Une aventure incroyable avec une fin dramatique car l’astronome rendit l’âme juste après l’éclipse.

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Comment sont les relations avec les Mexicains?

Ma relation avec les Mexicains est très agréable. La Paz est une ville qui accueille beaucoup d’étrangers et « Mexicains du continent », comme on le précise ici. Depuis que la ville est devenue le centre administratif pour la région, la ville ne cesse de s’agrandir, avec beaucoup de passage.

Les étrangers sont davantage des amoureux de la mer, des plongeurs, des personnes dédiées à la conservation que des retraités américains cherchant leur place au soleil. Les touristes sont davantage des voyageurs au long cours qui arrivent la barbe longue sur leur vélo ou en camion avec les bidons d’eau sur le toit, que des étudiants américains venus faire la fête pour un week-end.

Ce mix a permis de développer une communauté très active sur le plan du nettoyage des plages, de l’interdiction du plastique, de la pêche durable, de la stimulation de la scène artistique locale, toutes ces activités prenant place souvent en même temps. Cela permet de faire des choses ensemble, d’avoir des relations tournées vers l’action, le changement.

Bien évidemment, toute la ville ne bat pas à ce rythme. Parfois il est dur de faire changer les choses, les habitudes. Beaucoup de mes amis déplorent  un certain immobilisme et une certaine fermeture d’esprit de ses habitants ou acteurs politiques. Mais cette résistance est aussi le symbole que les choses sont en train d’évoluer.

Y a-t-il des avantages à être étranger au Mexique? Et des désavantages?

Être étranger c’est accepter de ne pas tout comprendre, d’être toujours un peu la dernière roue du carrosse.

C’est un fait et personnellement, je m’arrange toujours, si j’ai une difficulté administrative ou un autre pépin pour avoir un ami mexicain à mes côtés pour avoir une seconde lecture de la situation et défendre mes intérêts, si besoin.

Parfois, on se fait prendre au milieu de la relation tumultueuse qu’ont développée les Américains et les Mexicains, basée sur de forts archétypes. Le Mexicain est voleur, hypocrite, roublard. L’Américain est riche, stupide et agressif. On retrouve ce même pendant en France, entre les Français et les dits « Arabes ». Mais parler couramment espagnol permet de sortir rapidement de ces grandes cases.

Généralement, les Mexicains que je côtoie sont curieux de la France et très admiratifs de sa culture. Beaucoup ont aussi des ancêtres français du fait de la compagnie minière française Boleo, qui opéra à Santa Rosalia de 1885 à 1954.

Maintenant pour ce qui est des tours, j’ai l’impression que mon statut d’étrangère permet aux habitants de La Paz de regarder leur culture avec plus de considération. Ils se disent : si une Française  trouve de l’intérêt dans ma culture, nos histoires, notre street art, c’est peut-être qu’il y a plus de valeur qu’on n’y pensait. Cela renvoie à la place de la culture populaire au Mexique : le pêcheur est-il assez sophistiqué pour prétendre à une culture propre ?

C’est une question toujours d’actualité à laquelle les artistes muralistes mexicains, dans la veine de Diego Riviera, tentèrent à leur époque de résoudre en offrant un art public, monumental destiné au gens du peuple

Qu’aimes-tu le plus de la Basse-Californie?

Sa nature, noble et puissante. J’ai découvert la Mer de Cortez en voilier et eu la chance d’aller dans des îles inaccessibles, dramatiques, encore brûlantes de leur lave sous-jacente.

Au départ, j’étais impressionnée, je l’avoue. Pas tout à fait confortable à l’idée de ne voir aucun humain pendant plus de 10 jours, ni très confortable à côtoyer sur l’eau des mammifères 3 fois la taille de mon bateau. Puis j’y ai pris goût et aujourd’hui je n’aspire qu’à cela. L’isolement au milieu d’une nature sauvage, grandiose, où le vent parfois rugissant fait écho sous l’eau aux chants de baleines. Cela permet de réaliser que l’on est tout petit dans ce monde.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient venir tenter leur chance au Mexique?

En Basse-Californie, et à La Paz, il est important de comprendre qu’il existe 2 économies: celle en dollars, qui provient du tourisme et celle en pesos, qui est générée par les autres activités locales (administration, commerces, etc.). Et le contraste entre ces 2 économies est très important car le niveau de vie ici est très bas. Beaucoup de personnes vivent avec 500 dollars par mois et c’est sans compter, le prix de la nourriture qui est très élevé car tout est importé du continent.

Autant dire que si vous souhaitez ouvrir un café par exemple et avoir des prix qui sont accessibles aux habitants de la ville, cela va être compliqué de faire du bénéfice. Si vous souhaitez venir faire des petits boulots et être payé au salaire local, cela va être compliqué de joindre les 2 bouts à la fin du mois.

Par contre, si vous souhaitez monter une entreprise de tourisme, comme un centre de plongée, cela fonctionne généralement bien!

Pour découvrir Bajatin:

  • Email : amelie@bajatin.com
  • Page Facebook: Bajatin

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Anonyme

J’ai créé ce blog afin de vous offrir toute l’information nécessaire pour organiser votre prochain voyage au Mexique, peu importe votre budget. Je vous partage des itinéraires pratiques, mes meilleurs conseils et bons plans, ainsi que des recommandations pour les transports, hôtels et restaurants. Et j’espère vous faire également découvrir de superbes destinations dont on ne parle jamais!

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