10 choses importantes que j’ai apprises en vivant au Pérou

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Perdre ses repères pour grandir

Le Pérou m’a transformée car il m’a forcée à remettre en question tous mes repères, du plus important au plus anodin. En ces journées de fête de l’Indépendance du Pérou, alors que tous les Péruviens montrent leur patriotisme, j’ai voulu remercier le pays à ma façon, en partageant ce qu’il m’a appris.

1-Prendre son temps

En Amérique du Nord, on est plutôt rapides et efficaces dans nos tâches, alors que tout est organisé pour toujours avancer plus vite. Conditionnée à évoluer dans un climat stressant depuis toujours et étant moi-même de nature impatiente, j’admets avoir eu mon lot de moments de désespoir en étant confrontée à un autre « rythme ».

Mais voilà, on ne peut rien faire, ce n’est pas une question de « manque de respect », c’est simplement une autre conception du temps. Tu as deux choix : t’énerver dans ton coin ou attendre en admirant le paysage, parce qu’une chose est sûre, le monde ne changera jamais pour toi.

Et le meilleur dans tout ça? Prendre son temps s’est avéré être une thérapie forcée incroyablement bénéfique.

2- Sky is the limit

Les Péruviens forment un peuple très entrepreneur et essaient constamment d’aller de l’avant en vendant divers produits ou en créant divers services en parallèle. Ils sont très débrouillards. Et si ça ne fonctionne pas? Bah, tu trouveras autre chose.

En 2009 lors de mon premier voyage au Pérou, quelqu’un m’a dit : « ici, si tu as une idée et tu fonces, tout est possible », c’est toujours vrai en 2015.

Et pour avoir discuté avec de nombreux entrepreneurs « expats », la même remarque revient constamment : « le Pérou m’a donné l’opportunité de créer quelque chose qui aurait probablement été impossible dans mon pays ».

3-Mieux vaut ne garder que l’essentiel

À Montréal, j’avais des petites tasses à espresso colorées, deux cafetières italiennes, d’adorables petits bols de chez HomeSense, des assiettes, des petites verrines, des cocottes individuelles pour impressionner les invités, des coupes (de vin, de champagne, à martini, à margarita), des livres, des belles lampes assorties à mes meubles Ikea, des vinyles (parce que j’suis tellement hipster), des œuvres d’artistes montréalais de chez Station 16 (parce que j’suis tellement hipster ET Montréalaise), et j’en passe.

Puis, un jour j’ai dû faire mes valises pour un voyage d’une durée indéterminée.

Je me souviens d’être restée là, seule, assise parterre, à fixer d’un côté, une valise et un sac à dos vides, et de l’autre, tous ces objets que j’avais pris tant de plaisir à posséder.

Disons que ça m’a remis les priorités à la place de façon assez abrupte. J’ai senti un vide, peut-être même une sorte de petite humiliation interne en me rendant compte du ridicule d’avoir accordé une telle importance à ces objets qui n’étaient que des bouts de céramique et de plastique.

Aujourd’hui, je me pose toujours deux fois la question : cet objet me plaît, mais ai-je vraiment besoin de le posséder, sachant que je vais devoir m’en débarrasser éventuellement? Probablement pas…

4-L’eau potable est un privilège

Au Pérou, l’eau n’est pas potable et quand je rentre à la maison j’aimerais pouvoir me planter sous le robinet comme à Montréal et boire à grande gorgée. Soit j’attends de bouillir de l’eau, soit j’achète une bouteille. Ce n’est rien de dramatique, mais c’est là qu’on se rend compte que d’avoir accès à de l’eau potable (ou de l’eau simplement) en tournant le robinet est un luxe qu’on prend malheureusement pour acquis.

5-Arrêter de me plaindre pour rien

Au Québec, on le sait et on l’assume bien : on aime se plaindre, on est des « chialeux ». Il fait froid, il fait chaud, la chaussée est mal déneigée, la STM a encore monté ses tarifs et la ligne orange est encore bloquée, « ça a donc pas d’allure les gens qui marchent avec leur chien sans laisse », « ben voyons, les heures d’ouverture sont pas écrites, ça a pas de bon sens »

Sauf que soudainement, quand tu vis dans un pays avec 1000 fois plus de problèmes où les gouvernements corrompus se succèdent et influencent de façon concrète la vie des gens (parce que bon, entre les Libéraux ou le PQ, il n’y a pas grande différence …), où le niveau d’éducation, combiné au manque d’accès à l’information sont la cause d’un nombre incroyable de problèmes – allant du manque grave de conscientisation écologique au haut taux de natalité chez les adolescentes, avec tout ce qu’il peut exister entre les deux-, ce jour-là, tu arrêtes de te plaindre parce que le bus est en retard. 😉

6-La musique illumine la vie

La grande Celia Cruz l’avait dit, « las penas se van cantando », les peines s’en vont en chantant.

Partout au Pérou la musique est présente : dans les taxis, les bus, les cafés, les restos, les bodegas, le camion qui passe, même la dame qui vend ses fruits au coin de la rue a certainement sa petite radio qui grésille en diffusant une cumbia, une chanson criolla ou une bonne salsa.

Et cette musique réussit forcément à nous arracher un sourire même par la journée la plus grise.

7-La solitude est un mal de pays développé

Le Pérou, en tant que pays latino-américain renferme une culture très communautaire et familiale. Ici, c’est la famille avant tout et les gens sont sans cesse connectés pour savoir comment va la grand-mère, la mère, le Saint Esprit. Tout le temps.

Ce n’est donc pas une société où l’on souffre d’isolement comme chez nous. La différence est si flagrante que vivre au Pérou a vraiment remis en question ma perception du Québec comme « société développée ».

8- «Non» n’existe pas

Habituée à des codes sociaux clairs, transparents et précis, j’ai appris à accepter et respecter les réponses des gens, que ce soit en posant une question au supermarché ou dans n’importe quel contexte de service.

Mais au Pérou, un « non » peut assez facilement signifier un « peut-être » en changeant la question ou en insistant. Je dois avouer qu’apprendre à ne pas m’arrêter à la première réponse a été assez difficile pour moi, car ça va à l’encontre de ma logique de base (d’abord, pourquoi quelqu’un dirait non si ce n’est pas vrai?). Être obligée à confronter – de façon polie, car s’énerver ou s’imposer n’arrange absolument rien- m’a aidé à ne pas abandonner aussi facilement.

9- Être une femme est un défi

Ma génération, au Québec, est habituée à une société où la femme a une place importante. Je n’oserais pas dire égale, mais presque à celle des hommes. Ce n’est qu’une fois installée au Pérou que je me suis rendue compte de la chance qu’ont les femmes québécoises.

Entres les blagues et les commentaires ouvertement sexistes, la présence constante de filles en combinaison vêtement moulant/ talons aiguilles de 10 cm pour la promotion d’événements qui n’ont aucun lien avec cette image, les chirurgies esthétiques si communes chez les femmes de tout âge, tous les magazines ou presque incluent au moins deux pages de présentation d’une fille pratiquement nue pour faire sa promotion en tant que mannequin ou hôtesse (non, ce n’est pas une blague), et j’en passe,  tout ça me rend énormément mal à l’aise en tant que femme.

Et le plus triste? C’est que les femmes péruviennes sont parmi les plus fortes que j’ai connues! Ce sont des luchadoras qui ont énormément de caractère et qui réussissent toujours à se débrouiller pour faire survivre leur famille dans des conditions beaucoup plus compliquées que chez nous.

10– Le vrai goût de l’avocat

Ici, on coupe un avocat et une petite huile déborde du couteau en traversant sa chair tendre. On ajoute un peu de sel et de lime juteuse pour avoir une explosion de saveurs en bouche, avec des produits pourtant si simples.

Les Péruviens sont très fiers de leur gastronomie. Mais qui ne le serait pas avec un éventail si large de produits frais? Je me rends compte aujourd’hui du privilège d’avoir accès à des produits qui conservent leur saveur, leur odeur, leur texture telles qu’elles ont été prévues par la nature. Retourner au supermarché? Ce n’est pas prêt d’arriver.

Gracias Perú!

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Anonyme

Fondatrice et éditrice du magazine Voyage Perou, je suis une grande amoureuse de l’Amérique latine que j’explore avec émerveillement, stylo et caméra à la main. Ma motivation? Réunir le maximum d’information, de bons plans et de conseils pratiques pour vous encourager à partir vous aussi à l’aventure!

Discussion19 commentaires

  1. Jessy

    Merci pour le partage de ce petit bout de vie! Vraiment intéressant!

    Je ne connais pas (encore?) les joies de l’expatriation mais j’ai pu ressentir certains des aspects mentionnés au cours de mon voyage au Pérou. Notamment le premier, moi grand maniaque du timing. A Cusco, le bus qui devait nous conduire à Moray avait eu 1h de retard… je te laisse imaginer la crise intérieure! Mais bon, au fil du voyage je me suis habitué pour en arriver plus ou moins à la même conclusion que toi « Tu as deux choix : t’énerver dans ton coin ou attendre en admirant le paysage, parce qu’une chose est sûre, le monde ne changera jamais pour toi.» Très bien dit!

    • Leslie

      😀 j’ai ri en lisant « je te laisse imaginer la crise intérieure ». Des moments comme ça, j’en ai vécu ééééénormément, mais heureusement entourée de Péruviens, j’ai rapidement compris que c’est normal, qu’il fallait surtout que je travaille sur moi. Pas facile à 28 ans, ou peut être simplement pas facile avec ma personnalité impatiente. J’ai l’impression que lorsque je vais rentrer en vacances à Montréal, je vais me sentir beaucoup trop relax pour mon entourage 😛

  2. Amandine

    Tellement bien de lire ton retour d’expérience de vie au Pérou ! Car voyager où y vivre, c’est clairement deux expériences différentes… Mais avec nos trois voyages (déjà/seulement ^^) dans ce pays qu’on adore, je retrouve plein de petites touches « spécial Pérou » ! … Nostalgie ! 😉

    Pour ce qui est de la condition/image de la femme : je te rejoins tout à fait. On ne se rend pas toujours compte de la « chance » que nous avons dans nos pays occidentaux où l’égalité homme/femme, même si clairement on y est pas encore, est « en bonne voie »… Ailleurs, même si il y a « toujours pire » que le Pérou, on ouvre parfois de grands yeux en se disant « mais comment c’est possible ! Les journaux et affiches publicitaires m’avaient particulièrement frappée. Et comme tu le soulignes, à côté de cela, les Péruviennes des Andes sont des femmes qui ont l’air si fortes, si ancrées et inébranlables… Paradoxe quotidien !

    Et pour tes autres points, spécialement sur la notion du temps, de la ponctualité et de l’irréversibilité du non m’ont bien fait sourire ! Du vécu !!! 😀
    Oh, et l’avocat… Aaaaaaaaah ! Ça me manque +++ !!!

    J’espère que tu te plais toujours dans ce beau projet à durée indéterminée au Pérou ! Profite 🙂

    • Leslie

      Oh oui, c’est sûr, habiter et voyager sont deux choses différentes. N’empêche, c’est incroyable, j’y habite et pourtant j’en apprends tous les jours, il y a plein de petites choses qui me « choquent » pas dans le sens forcément négatif, mais qui me surprennent. Je vais devoir apprendre à arrêter de vouloir tout comprendre dans les relations interpersonnelles/sociales sinon je finirai jamais. 😀
      C’est que le Pérou est quand même très différent du Québec, mais je suis sûre que j’aurais le même genre de réflexion en vivant ailleurs dans le monde, à une autre échelle.

  3. Julio Bretoneche
    Julio Bretoneche

    Je suis peruvian et j’ai vecu plus de 30 ans en europe et meme en amerique du nord. Je trouve que vous avez bien décrit mon pays. Je vous félicite pour votre travail et j’espère que vous allez continuez à profiter de la vie au maximum chez nous.

    • Leslie

      Merci Julio, c’est un grand plaisir pour moi de recevoir ce commentaire d’un Péruvien! Tengo mucho cariño por Peru y cada dia me sigue fascinando 🙂

    • fredo desme

      Bonjour,
      Je viens de boire votre article avec délice. je souhaite vous raconter ce qui m’arrive. Montmartre en fév, une femme me demande son chemin, elle est perdu, elle est du Pérou, je ne parle pas espagnol, elle parle pas Francais mais pas anglais non plus ! (que je parle couramment). On rit, on s’échange nos insta et FB. Le soir on se revoit et on sort ensemble… Elle part de Paris mais je la rejoins par miracle 2 jours à Rome.. on tombe in love. Je vais la voir au Pérou en Avril (je suis fébrile ! c’est mon rêve d’aller ds ce pays depuis longtemps, oui ya pas de hasard..) et j’apprends l’espagnol tout les soirs, on verra ce que va nous offrir la vie, on est loin , mais c’est précieux quand une étincelle est là donc merci pour ce site pour essayer de comprendre votre culture très catholique quand même.

  4. Nathalie Weber
    Nathalie Weber

    Tellement vrai… mais pour le temps, je n’arrive pas á m’y faire ! C’est encore pour moi un manque de respect… mais après lecture de ton blog, peut-être que je vais arriver á changer ma manière de penser… Quoique… Attendre 30 min, 45 min, 1h… et parfois, cette personne ne vient même pas… Non, je pense que je n’y arriverai lol
    Et le NON… Pour moi, le péruvien ne sait pas dire NON. Maintenant je m’y suis habituée. Tu demandes ton chemin, il ne te dira pas NON je ne sais pas… Il te dira : a la derecha, a 2 cuadras ! jajaja
    Bravo pour ce bel article !

    • Leslie

      haha le fameux oui qui veut dire non. Le défi, c’est d’apprendre ce qu’il y a vraiment derrière les réponses. Au moins à mon niveau, ça va, j’ai appris à ne pas être frustrée ou déçue chaque fois que je me fais « planter » par quelqu’un qui devait passer arranger quelque chose, etc, mais je me dis souvent que pour un étranger devant gérer une équipe, par exemple, ça doit parfois être assez stressant! ^^

  5. Fred

    Bravo Leslie, pour ce bon résumé. Ahhh la tartine à l’avocat avec un peu de sel et un bon café le matin !!!!

    Il y a dix ans, j’animais une association : « Francophones à Paris » composée principalement d’étrangers du monde entier. Je n’imaginais pas me marier et venir vivre au Pérou et pourtant j’y suis depuis deux ans.

    Mon épouse est péruvienne et je crois que la nouvelle génération va changer beaucoup de choses. Particulièrement, ceux et celles qui ont vécu à l’étranger et qui sont revenus au pays.
    Nous verrons bien l’année prochaine si ce désir de changement se manifeste aux prochaine élections présidentielles.

    Car si en France rien n’est permis, au Pérou tout est possible.
    Le pire, comme les accidents routiers trop fréquents, mais aussi et surtout le meilleur.

    Arriba, siempre arriba !!!!

    • Leslie

      Voilà il y a un double tranchant, ici tout est « permis » et tout est « possible », ça peut être sacrément chaotique, mais il faut savoir canaliser le tout sur un chemin positif.
      Je t’avoue que les élections ici me font carrément suer (au Québec aussi remarque, mais au Pérou l’enjeu est beaucoup plus grave, surtout quand tu vois le passé politique du pays). Il ne reste qu’à pousser pour que la population soit toujours plus éduquée, se fasse un peu moins manipuler d’année en année et réussisse à avoir une vision plus globale de ce qu’il veut comme futur. On va y arriver, lentement mais sûrement. Adelante Peru! 😉

  6. lydie

    C est tellement vrai! C est ce que j ai ressenti également en 2009 en tant que française. Mais je rajouterais qu en rentrant au pays on se laisse vite envahir par les habitudes de notre societé qu on avait oubliées…

    • Leslie

      Oui, bien d’accord. L’humain est un être social qui s’adapte selon l’environnement qui l’entoure. Après, on peut être quand même plus critique par rapport à ce qui nous entoure et donc pas forcément avoir le même comportement qu’avant un voyage.

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