Voyager avec un handicap physique: oui, c’est possible!

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L’histoire inspirante d’Audrey

Audrey Barbaud fait partie de ces personnes inspirantes qui méritent qu’on en parle. Alors que tellement de gens se trouvent des excuses – par peur- pour ne pas voyager, elle, qui doit de toute évidence relever un défi supplémentaire de taille, n’a clairement pas froid aux yeux! Avec une bonne dose d’attitude positive, Audrey nous explique comment elle vit l’handivoyage.

Je suis une Bourguignonne de 25 ans qui a migré en Bretagne, par amour de la mer et de la voile. J’ai suivi des études en arts visuels avant de travailler dans un centre culturel pendant trois saisons. Et puis, le goût du voyage et de l’aventure a pris le dessus. Je travaille maintenant à plein temps sur mon blog Roulettes & sac à dos, où je partage mes expériences de voyageuse en fauteuil roulant.

Quel a été ton premier voyage et comment as-tu trouvé ta motivation?

Mon premier voyage en solo c’était il y a trois ans. Je perdais pieds dans une situation amoureuse qui ne me convenait pas. Mon billet d’Eurostar, je l’ai pris sur un coup de tête. En 48h, je partais, en ayant juste réservé mes 3 premières nuits en auberge de jeunesse. Je suis partie pour mieux me retrouver. Et ça a fonctionné, même au-delà de mes espérances. En plus de faire la paix avec moi-même, j’ai découvert qu’être « ailleurs », avec son lot de découvertes et d’imprévus, me faisait me sentir vivante. C’était grisant. Ce voyage au Royaume-Uni était plein de saveurs.

À combien de voyages en es-tu?

C’est difficile à dire. Ne serait-ce qu’en France, je serais incapable de dire combien de fois je suis partie en vadrouille ! En « grands » voyages, il y a donc eu le Royaume-Uni, Barcelone, la Guadeloupe, et la côte Ouest américaine. Ce n’est que le début !

Quelle est l’expérience la plus « folle » que tu as vécue?

Celle d’avoir commencé à suivre mes envies ! Le voyage, et également la pratique de la voile, m’amènent à faire des choses un peu folles ! Me retrouver seule et sans repères dans un pays étranger, voler en parapente sur un coup de tête, me retrouver chez des inconnus et me sentir chez moi, embarquer mon fauteuil roulant à l’arrière d’un truck américain et avoir peur qu’il ne tombe et dégringole sur la route, être à la barre d’un voilier de la célèbre Route du Rhum… Toutes ces expériences sont un peu folles pour moi. Mon aventure en Asie de cet automne risque de l’être aussi.

tourisme accessible

Tu es donc la preuve vivante que d’être une personne à mobilité réduite n’empêche pas d’être globetrotteur! Quelle est la réaction des gens face à ta réalité?

Généralement, les gens sont surpris, curieux, souvent admiratifs et parfois incrédules. En voyage, le contact se fait très facilement. Mon fauteuil roulant devient même parfois un prétexte pour débuter la conversation. Certaines personnes s’inquiètent pour moi et projettent leurs craintes : « Quoi ? Une fille en fauteuil roulant qui voyage seule ?! Et la sécurité dans tout ça ?! » Néanmoins, la grande majorité trouvent que ce que je fais est vraiment chouette et m’encouragent à continuer. Je bénéficie d’une grande bienveillance.

Quels sont les plus grandes difficultés auxquelles tu fais face en voyage?

Le manque d’accessibilité est mon plus grand souci. Un bus dans lequel je ne peux monter, une chambre sans ascenseur… Tout peut très vite se compliquer. Des informations erronées, voire pas d’informations du tout, peuvent également me poser problème. Quand tu appelles un hôtelier pour t’assurer que c’est bien accessible, qu’il te répond qu’il n’y a aucun souci, et qu’en réalité dès l’entrée il y a une grosse marche… On n’a pas tous la même notion d’accessibilité de toute évidence. Il faut savoir s’adapter et rebondir facilement. Et savoir garder son calme dans certaines situations.

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Y a-t-il des éléments importants à vérifier lors de la préparation d’un voyage lorsqu’on fait face un handicap ?

Les moyens de transports et les hébergements sont les deux éléments principaux que je vérifie en amont. Ça évite bien des déconvenues et des pertes de temps une fois sur place. De plus, les logements et véhicules adaptés, ça ne court pas forcément les rues. Mieux vaut dans ce cas-là faire quelques réservations. On perd en flexibilité, mais on gagne en sécurité. Il y a un équilibre à trouver.

Après, chaque handicap a ses spécificités. Par exemple, mon fauteuil roulant électrique, il est assez encombrant et avoisine les 130 kg. Pour prendre l’avion, il faut être sûr que ses dimensions sont acceptées par les compagnies aériennes. Ou bien, il faut aussi que je vérifie le voltage des pays où je souhaite me rendre, et embarquer un transformateur électrique dans certains cas, comme aux États-Unis.

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Quel est le plus grand défi que tu aimerais relever?

Oh, tu sais, j’ai plein d’idées et de projets plus ou moins facilement réalisables…mais qui me tiennent tous à cœur ! Une virée en Nouvelle-Zélande, un trek en Islande, découvrir la Patagonie, voyager en voilier… La liste est grande et ne cesse de s’allonger !

Y a-t-il des ressources utiles à disposition pour les voyageurs à mobilité réduite?

Il y en a, mais ça reste assez dispersé malheureusement. Se renseigner auprès des offices de tourisme est en général un bon début. Certains d’entre eux ont même consacré des sites internet entiers au tourisme accessible, comme Kéroul, au Québec. Les labels, comme Tourisme & Handicap, peuvent également être utiles. Tout comme certains blogs 😉

Que dirais-tu à ceux qui n’osent pas se lancer dans l’aventure?

Juste qu’il faut oser ! Une fois que le premier pas est fait, tout se met en place naturellement. Le handicap ne doit pas être frein à la réalisation de ses rêves. Certains me diront que je suis bien gentille, mais que ce n’est pas si simple ! Attention, je n’ai jamais dit que ça l’était. Je pense juste qu’il faut se donner les moyens d’être heureux. Peu importe si ça demande du temps, si vous vous lancez à plusieurs ou que sais-je. Le principal, c’est d’y arriver.

Pour mon premier voyage en solo, je ne suis pas partie à l’autre bout du monde, mais à Londres, une ville que j’avais visitée un an auparavant. Et puis, j’y suis allée progressivement, à mon rythme, en écoutant mes envies et mes besoins. Savoir s’écouter, c’est quelque chose que j’ai appris et que je continue d’apprendre en voyage. Alors à celles et ceux qui n’osent pas : écoutez-vous et faites-vous confiance !

Envie de suivre les aventures d’Audrey ?

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Copyright: toutes les photos, sauf mention spécifique, sont la propriété intellectuelle d’Audrey Barbaud
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Anonyme

Fondatrice et éditrice du magazine Voyage Perou, je suis une grande amoureuse de l’Amérique latine que j’explore avec émerveillement, stylo et caméra à la main. Ma motivation? Réunir le maximum d’information, de bons plans et de conseils pratiques pour vous encourager à partir vous aussi à l’aventure!

Discussion6 commentaires

  1. Esther

    Je ne vais pas tous simplement dire bravo à elle et qu’on est fier de toi
    Je vais suivre Audrey sur son blog et essayer de l’aider ne serait ce que pour partager ces aventures
    La vie est belle si l’on veuille qu’elle soit

  2. Steeven T

    J’en ai déjà rencontrer quelques-uns avec des handicap durant mes périples, je dois dire à chaque fois que je les trouve très courageux de réaliser leur rêve malgré la limitation!

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